Parfois on a envie de lancer un pavé dans la marre. A force de répéter à tord et à travers que le lin est écologique on va bien finir par croire que toutes les fibres de lin le sont… NON tout n’est pas écologique et encore moins quand il y a autant de demande… Alors on vous propose d’étudier ce matériau, la filière, l’industrie de plus prêt pour comprendre que ce n’est pas tout noir ou tout blanc.
La plante écologique ou pas ?
Semer une graine de lin est-il un acte écologique ? Bon en soit, semer et cultivé n’importe quelle plante est un acte écologique. Mais le lin présente des avantages indéniable : c’est une plante qui vît avec ce qui tombe du ciel et des nutriments de la terre.
En effet, la culture du lin ne nécessite ni intrants, ni pesticides, ni arrosage.. Formidable non ? C’est donc un avantage écologique par rapport au coton qui lui est très consommateur d’eau.
De plus, la plante serait une grande amatrice de CO2 puisqu’elle absorberait 3,7 tonnes de dioxyde de carbone qui se logerait dans les racines pour être transformé en oxygène. Cependant nous tenons à préciser que nous n’avons pas trouvé de chiffre officiel sur des sites comme fao.org. Et malgré nos nombreuses recherche nous n’avons pas trouvé non plus de comparaison avec le coton qui lui aussi absorberait du CO2, comme toute plante.
Enfin, la culture du lin augmente les rendements agricoles des céréales. En france on estime que les rendements des céréales augmentent de 30% en moyenne.
En résumé voilà pourquoi la plante de lin est durable pour la planète :
- Pas d’intrants, ni de pesticides.
- Pas d’irrigation nécessaire. La plante vît avec l’eau qui tombe du ciel.
- La plante est très capteurs de GES essentiellement de CO2
- Transformation en France, essentiellement cultivé en Normandie.
- Fertilisant naturel : cela augmente les rendements agricoles.
La transformation responsable ou pas ?
Pour arriver au tissu, la matière va subir plusieurs transformation. La première partie, plus agricole, va consister à cultiver le lin et à le rouir (séparé la tige de la fibre). La seconde partie, plus industrielle, va consister à transformer la fibres en tissu (en passant par le fil).
Prenons la première partie de transformation de la matière. Ok nous avons vu que la plante est écologique. Ensuite, avant d’être transformé en fil il y a une étape importante : le rouissage. Cela consiste à étendre le lin dans les champs et attendre patiemment que la nature fasse son effet pour séparer la fibre de la tige. Ici, contrairement en Asie, le rouissage ne se fait pas dans de grande cuve d’eau. Bien que le système de cuve d’eau soit bien plus efficace, cela représente une consommation d’eau et d’énergie excessive. Sans bien-sûr prendre en compte que la qualité de la fibre se retrouve détériorée.
Alors voilà pourquoi le lin n’est pas toujours aussi écologique qu’on peut le dire ! Le seul moyen de s’assurer que cette transformation est bien faites, c’est d’utiliser du textile transformé en Europe. Le label Master of linen assure la traçabilité et la bonne transformation du tissu.
Pour la seconde partie, de la fibre au tissu, la plante ne génère pas de déchet. c’est une plante zéro déchet, tout est réutilisé. Les fibres longues sont utilisés pour faire du fil, les fibres courtes se retrouve dans les matériaux composites et composent une grande partie de l’intérieur de voiture ou alors elle est aussi utilisé dans le secteur du bâtiment pour l’isolation thermique. L’écorce de bois est broyée et utilisé pour les litières d’animaux ou pour des panneaux aggloméré. Et enfin, la fine poussière est récupéré pour la papeterie.
En résumé, voilà pourquoi la transformation du lin est écologique :
- Un rouissage peu consommateur d’eau.
- Une plante zéro déchet : tout se transforme.
Pourquoi le lin n’est pas toujours biologique ?
Le lin biologique devrait être très simple à cultiver mais ce n’est pas si évident que ça.
En effet le lin étant cultivé tous les 6 ans, il faudrait que toutes les cultures précédentes sur la parcelle soit bio. Malgré une augmentation de la conversion de conventionnel en bio, tous les agriculteurs ne sont pas prêt à passer au bio.
Et dans le cas où vous orienter vers un label tel que « Masters of linen » les fibres sont toutes mélangés pour que la qualité des matières obtenues soit le plus homogène possible et de meilleure qualité.
Malgré que l’on comprends les problématiques, cela est très dommage qu’une filière tracé, écologique et de qualité ne soit pas certifié biologique. Aujourd’hui dans le secteur de la mode, le coton bio tend à devenir la norme. Il faut sérieusement que le lin prenne le virage du bio.
L’usage du lin est-il éco-responsables ?
Alors bien sûr, nous avons vu que la production et la fabrication du lin est souvent écologique. Mais ici on s’interroge par rapport à l’utilisation de tous les produits en lin ; vêtements, tissus, linge de maison etc… ; sont-ils bien responsable ?
Les avantages du lin sont qu’ils sont souvent de meilleurs qualité et il y a un confort d’utilisation. Ce qui n’est pas négligeable pour la durabilité du produit.
Néanmoins on peut se poser la question par rapport au lin qui se froisse et l’utilisation intensive du fer à repasser. Bien que l’on aime bien se référer au bon sens, il serait intéressant d’avoir une analyse pertinente sur le sujet pour que la mode soit réellement durable (et autres secteurs d’activités)
Pour ce qui concerne le repassage, les choses ont évolué, et on ne passe pas trop de temps sur le lin (c’est moi qui repasse à la maison) . Longue vie à la filière lin et à ceux qui le transforme.