Le marché du lin

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Le lin : ce qu’il faut savoir

Le lin a une image exceptionnellement positive en tant que plante 100% écologique. La biomasse peut être entièrement récupérée, et la fibre est un symbole du naturel, de la noblesse et de l’élégance de la matière. Grâce à sa grande résistance et à sa capacité inégalée à absorber l’humidité, cette fibre ancienne procure à ceux qui la portent une sensation de bien-être. En la combinant avec du cachemire ou de la laine, on obtient un manteau d’hiver doux et chaud. Associée à la soie, elle devient élégante et facile à porter. Le linoléum présente un autre avantage : il est durable. Avec 50 lavages, une chemise en coton commence à souffrir et à perdre sa force ; le lin en demande deux fois plus. Son rendu des couleurs est d’une qualité incomparable, ce qui en fait un complément spectaculaire aux vêtements et à la décoration. Il n’est pas étonnant qu’il ait connu un si grand succès et que ce soit toujours le cas aujourd’hui ! Dans cet article, découvrez tous sur un marché porteur avec une filière française en plein changement !

Filière du lin : un marché en pleine expansion

Réputé dans le monde entier pour sa résistance, son élégance et sa qualité, le lin est un tissu de renom utilisé depuis des milliers d’années. En plus de tous ces atouts, le lin est une fibre végétale écologique puisque sa culture ne nécessite que très peu d’irrigation et quasiment aucun intrant chimique. Un marché en pleine expansion, notamment parce que le lin est majoritairement produit en France, et ce savoir-faire Made in France est reconnu dans le monde entier.

Le marché du lin en France ? C’est un marché en pleine expansion. En chiffres, les surfaces cultivées et le volume de lin teillé vendu par la France ainsi que ses deux voisins (les Pays-Bas et la Belgique), sur les quinze dernières années, sont en hausse dans des fourchettes respectives de 50.000 à 100.000 ha et de 60.000 tonnes à 130.000 tonnes, d’après les données du CELC. 

La France, premier pays producteur de lin dans le monde

La production de lin dans le monde est majoritairement assurée par la France qui se charge de 80 % de la production européenne (en Normandie, Hauts-de-France et en Île-de France), devant la Belgique (15%) et les Pays-Bas (5 %). En chiffres clés, la production de lin en France, c’est plus de 75 000 hectares cultivés sur l’ensemble du territoire, pour 160 000 tonnes de lin produites et 130 000 exportées, principalement vers l’Asie. Un marché très porteur pour l’hexagone, avec une demande en hausse ces dernières années. Un seul hic ? La délocalisation, qui fait que le pays a vu disparaître ses filitatures il y a vingt-cinq ans. En effet, d’une vingtaine de grosses filatures dans les années 90, il ne reste qu’une demi-douzaine aujourd’hui. Un espoir ? Oui, celui d’une filière française qui a la volonté de relocaliser ses activités afin de faire perdurer ce marché toujours prometteur et qui oeuvre en faveur de l’environnement et de l’emploi dans la filière du lin textile.

La fibre de lin française est considérée comme la meilleure du monde. Le lin connait un renouveau spectaculaire. En France, les surfaces cultivées sont passées de 5 000 à 15 000 hectares pour le lin graine entre 2002 et 2007. Le lin fibre (la variété utilisée pour le textile) a vu ses surfaces passer de 30 000 à 75 000 hectares dans le même temps.

Le lin en France : une filière 100 % française qui revient en force !

Avec des consommateurs de plus en plus soucieux de la provenance des produits, et une crise du Covid-19 qui a amplifié le désir de consommer Made in France, le marché du lin français veut saisir l’opportunité de relocaliser sa production. Mais la volonté des acteurs de la filière est également de réhabiliter le lin au quotidien. « On reproche au lin de gratter, d’être froissable, et de n’être qu’une fibre d’été. En réalité, c’est confortable, c’est thermorégulateur et antiallergénique« , assure Olivier Ducatillion, PDG du tisseur Edouard Lemaître-Demeestere, situé dans un grand bassin historique du lin, la vallée de la Lys, à la frontière franco-belge. 

L’industrie linière française a donc pour vocation de conserver le marché français. Pour cela, de nombreux acteurs se sont engagés en faveur de l’industrie Made in France. Zoom sur l’Inpossible et l’important, deux collectifs qui mettent en place des moyens et des solutions pour que la filière française du lin soit relocalisée.

L’inpossible est un collectif d’acteurs soutenant le développement de la filière française du lin textile. Liniculteurs, Teilleurs, Peigneurs, Filateurs, Tisseurs, Tricoteurs, Teinturiers, Ennoblisseurs, Confectionneurs, Marques et Distributeurs… Les signataires de la charte encouragent la relocalisation de toutes les étapes de transformation du lin, en allant des champs, aux vêtements. Cette année, un projet de relocalisation de la filature a été lancé. Une belle initiative que l’on doit à l’inpossible !

Les acteurs de l’inpossible veulent mettre en avant et conserver le caractère écologique du lin textile en France. En effet, la fibre de lin est l’une des fibres les plus respectueuses de l’environnement. Cette dernière est recyclable et sa production a peu, contrairement à d’autres fibres, d’impact négatif sur la planète.

Quant à l’important, il s’agit d’un projet en faveur de l’environnement et de l’économie sociale et solidaire. L’objectif est de convertir les bassins liniers à l’agriculture biologique dans le but de diminuer la pollution par les pesticides sur les cultures de lin et en rotation avec le lin. Le projet vise à améliorer la biodiversité et le stockage de carbone dans les sols. Mais ce n’est pas tout ! L’important souhaite favoriser l’emploi local et mettre en oeuvre des moyens afin que l’intérêt collectif prime sur l’intérêt individuel. Via quelles actions ? Une usine industrielle qui regroupera trois activités : le tricotage industriel, la coupe et la confection et qui créera des produits pour les grandes marques et donneurs d’ordres. Un projet solidaire, innovant et plein de bon sens !

Le projet vise à créer une douzaine d’emplois. Il est construit pour un volume cible de 100.000 tee-shirt fabriqués par année, l’équivalent de 20 tonnes de fibres de lin bio. Les tee-shirts seront vendus en gros aux professionnels avant d’être vendus au détail. Certains modèles seront directement commercialisés à l’usine, le reste sur Internet.